• AHMED OTMANE

    Ahmed Otmane, roi de l'évasion
    AHMED OTMANE





    Lorsqu'Ahmed Otmane né le 9 octobre 1961 à Gardanne, il ne sait sûrement pas qu'au cours de sa vie il s'évadera sept fois, ratera cinq évasions, participeras à deux, et échappera à une arrestation du GIGN. De quoi lui décerner incontestablement le titre de roi de la "belle".

    Ahmed Otmane, dit Mabrouk ou Ninja, commence donc sa vie en 1961 dans la ville industrielle de Gardanne. Ses parents, d'origine algérienne, ont mit au monde dix autres enfants, sept garçons et trois filles. Ahmed passe son adolescence à traîner dans la banlieue marseillaise où il enchaîne les petits larcins (vols divers, cambriolages de petite envergure). C'est l'époque où Zampa et ses sbires font régner leur loi sur la cité phocéenne. Le jeune Ahmed se prend d'admiration pour le caïd marseillais et veut à tout prix marcher sur ses pas. La première fois qu'il est arrêté, Otmane est déjà monté d'un cran dans le banditisme en se lançant dans le braquage. Celui pour lequel il tombe la première fois a été commis en 1982 dans les quartiers nord de Marseille. Incarcéré à la maison d'arrêt de Loos, à Lille, Otmane profite d'une permission en 1984 pour prendre la poudre d'escampette. Et lui qui n'a peur de rien, qui "craint dégun", ne se repose pas sur ses lauriers. Lorsqu'il est arrêté en 1985, il a commis neuf braquages supplémentaires. Peu de temps après, une arme préalablement collé sous le banc où il s'assoit lors d'une présentation à un juge du palais de justice de Marseille lui permet de retrouver la liberté.



    Caïd en Puissance

    "Désormais adulte, caïd en puissance, la ruse et la violence deviennent avec le 11,43 et le 357 Magnum ses armes favorites".

    L'argent récolté lors de nombreux braquages commis dans tout le sud, et en particulier sur la côte, Ahmed Otmane le réinvestit dans des affaires légales. Pour organiser ses gros coups et monter son empire, il s'appuie d'abord sur sa famille, et en particulier son cousin Birabah Meghoulef et peut-être aussi son frère jumeau Hadj, dont on dit que seul une fleur tatoué sur le bras gauche d'Ahmed permet de les distinguer. Mais la famille n'est pas le principal vivier de recrutement d'Ahmed Otmane. Le gros de ses troupes est formé de voyous de Gardanne, parmi lesquels beaucoup de maghrébins et d'italiens. Ensemble, ils forment la redoutable "Bande de Gardanne", soupçonnée de régner sur tout le Milieu de l'Étang-de-Berre. Au cours de la deuxième moitié des années 80, Ahmed et sa bande font l'acquisition de deux bars à Gardanne, d'un piano-bar à Aix, d'un bar marseillais et d'une boîte de nuit dans les Alpes-de-Haute-Provence. En plus du braquage et des affaires légales, l'équipe fait aussi logiquement un peu dans le racket.

    Ahmed, lui, déteste l'uniforme. On le soupçonne d'avoir assassiné deux vigiles au Cannet-des-Marnes en septembre 1985 et un gendarme au Muy trois mois plus tard. C'est donc activement que la police le recherche. Alors qu'il n'a que 24 ans, 230 gendarmes du GIGN et plusieurs hélicoptères sont déployés pour procéder à son arrestation en juillet 1986, à Gardanne. Mais ne trouvant pas le sommeil, Ahmed était allé ce soir-là boire un verre dans une boîte. Intrigué par l'agitation de la ville, il préfère alors disparaître dans la nature.



    Les Gendarmes et le Voleur

    "Les Gendarmes et les voleurs, ce n'est pas un jeu pour lui, plutôt un styles de vie".

    En mars 1987, Ahmed Otmane va signer une nouvelle action d'éclat. Son frère jumeau Hadj, interpellé au volant d'une voiture volée, a été conduit au commissariat de Sanary, dans le Var. Ahmed y fait irruption armé d'un 11.43, libère son frère et arrose les policiers pour couvrir sa fuite. Leur cousin, Birabah Meghoulef, les a épaulé dans cette opération. Ahmed, blessé, va lui se faire soigner à l'hôpital d'Aubagne. La police retrouve sa trace et l'arrête. Otmane va alors montrer au cours de sa détention aux Baumettes qu'il n'aime vraiment pas la prison.

    Le 3 décembre 1987, il scie les barreaux de sa cellule et rejoint la cour de la prison, mais les gardiens le rattrape in extremis. Le 11 mars 1988, ses proches cachent une grenade dans le box des prévenus du tribunal d'Aix-en-Provence où il doit comparaître. La police la trouve avant lui. Peu après, il tente de s'évader en escaladant un échafaudage mais il est rattrapé de justesse. À Avignon, où il devait être présenté à un juge d'instruction, la police découvre une arme dans les toilettes du palais de justice. À Toulon, où il est entendu par un magistrat, on repère l'un de ses frères qui prévoyait sans doute de le faire évader. L'évasion réussite arrivera finalement le 16 juillet 1989, lorsqu'Otmane s'échappe des Baumettes en sciant les barreaux de sa cellule alors qu'il est au quartier d'isolement. Libre, il part se mettre au vert à Fréjus. Mais seulement dix jours après sa belle, le 26 juillet, les policiers lui remettent la main dessus. Insouciant, Otmane louait un studio à l'hôtel "le Méditerranée" et prenait chaque jour des cours de planche à voile. Néanmoins, les policiers retrouveront dans son appartement deux 11.43, un stock de grenades et 20 000 francs en liquide. De quoi leur fausser à nouveau compagnie. Mais lorsqu'il est cueillit, Otmane est "nu".

    Transféré à la prison de Mende, c'est donc de là qu'il va signer une nouvelle belle, le 11 décembre 1989. Grâce à un pistolet en carton brandit contre les matons par son voisin de cellule Hamdane Djemaa. L'arme factice a été confectionnée de main de maître avec du carton et du papier journal rigidifiés grâce à de la mie de pain et du lait. Les dénommée Stéphane Gardes et Rémy Sivame, compagnons d'Otmane, sont aussi de la partie. Djemaa, lui, est retrouvé et tué à Nîmes. Il emmène avec lui la vie de deux policiers.

    Ahmed Otmane, lui, préfère quitter la France pour l'Espagne et s'installe à Barcelone. Régulièrement, environ trois fois par semaine, il appel ses lieutenant sur une ligne située à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) pour gérer ses affaires depuis sa base arrière, et rencontre certains de ses fidèles à Stockholm, Bruxelles ou Barcelone. C'est depuis cette dernière ville qu'on le soupçonne d'avoir monté un trafic d'héroïne et de cocaïne, ce qui expliquerait ses voyages au Brésil.

    En juillet 1990, considéré comme l'un des gangsters les plus dangereux d'Europe occidental, recherché dans six pays, il est arrêté en Espagne et incarcéré à Madrid. Et tandis que son frère jumeau et son cousin ont été condamné pour l'attaque du commissariat de Sanary à 8 et 4 ans, lui s'évade une nouvelle fois, avec un codétenu, le 10 avril 1991. Direction la Hollande où, sous le nom d'emprunt d'Ayme Marouani, il entame une nouvelle série de braquages. Arrêté et incarcéré près d'Amsterdam, Otmane s'en évade par hélicoptère le 2 août 1992. On soupçonne son cousin Meghoulef, lui-même évadé de la même manière quelques jours plus tôt avec quatre détenus, dont les cousins Abdelkader et Ouari Attou, incarcérés pour braquages, de lui avoir prêté main forte.



    Un Mythe est en train de naître

    Le 2 mars 1993, Ahmed Otmane est arrêté une ultime fois, en Espagne, avec deux complices de nationalité italienne, les frères Luigi et Carmelo Guagenti. Étrangement, cette arrestation est espacée de sept mois jour pour jour de l'évasion précédente, tout comme se fut le cas pour l'arrestation de 1990, qui avait d'ailleurs aussi eu lieu en Espagne. Peu après cette ultime incarcération, la police déjoue au dernier moment une tentative d'évasion par hélicoptère. Otmane s'évade finalement fin mai 1994, profitant, lors d'un transfert, que l'on ait oublier de verrouillé la porte de son fourgon pour s'échapper. Depuis, plus aucune trace du "roi de la belle", que beaucoup de témoins disent avoir aperçut dans le sud. Mais il y a peut-être eu confusion avec son frère jumeau.

    Par ailleurs, certains hommes de la "bande de Gardanne" ont tragiquement perdus la vie. Alain Pieracci, 51 ans, l'un de ses principaux lieutenants, abattu en juillet 1999 de quinze balles de gros calibre tirées par trois individus cagoulés, près d'Aix, ou encore Azedine Dif, tué le 20 juin 2002 au 11.43, sont de ceux-là.

    Le 28 novembre 2002 aura lieu une évasion dont on pense qu'Otmane est l'organisateur. Ce jour-là, à 16h50, trois hommes très puissamment armés débarquent à la centrale d'Arles avec une échelle et des véhicules. L'opération vise à faire évader cinq prisonniers. Mais voilà, une fusillade éclate avec les miradors. Un membre du commando, Karim Guermoudi, est abattu ainsi qu'un détenu, Vincenzo Caredda. Ils appartenaient tous deux à la "bande de Gardanne". Les quatre autres détenus candidats à l'évasion sont tous maîtrisés. Parmi eux se trouvent le cousin d'Ahmed Otmane Birabah Merghoulef. Les deux autres membres du commands sont identifiés comme étant Ouari et Abdelkader Ouari, deux cousins ayant des liens familiaux avec Meghoulef.

    Actuellement, la police soupçonne Otmane d'avoir trouvé refuge dans sa famille en Algérie, tandis que son équipe aurait misé sur les machines à sous et occuperait une place importante dans les Bouches-du-Rhône, notamment à Aix. Famille, proches, liberté, violence, ruse, courage... Telles sont les mots d'ordre qui sont en train de permettre à Otmane de s'élever au rang de mythe du grand banditisme, faisant fantasmer beaucoup de jeunes de Gardanne qui rêvent de rejoindre "l'école Otmane".

  • Commentaires

    1
    pharrell
    Mardi 3 Novembre 2009 à 00:38
    tout a été écrit,ya rien a redire...
    2
    sylena
    Mardi 3 Novembre 2009 à 00:57
    quel parcour...
    3
    nobody
    Lundi 23 Août 2010 à 06:17
    que dire de plus ! impressionnant.audacieux.sans oublier un soupcon de chance.je ne te rencontrerais certainement jamais a mon grand regret je suis certain que nous aurions eu beaucoup de chose a ce dire...j eviterais de donner mon identite sur le web mais bon de toute facon c est sans importance.
    4
    nobody
    Lundi 23 Août 2010 à 06:22
    est il vraiment coupable des assassinats pour lesquelles il est implique ? ou c est juste une manipulation pour qu il devienne une cible prioritaire !!!
      • Inconnu
        Dimanche 14 Mai 2017 à 16:28
        Il n'est pas coupable nobody
    5
    caritey
    Mardi 27 Mai 2014 à 03:02
    bonjour je poste ce message pour vous dire que c mon pere qui a etait assassiner nous n avons jamais retrouver les coupable si quelqu un c quoi que soi sur ce qui c passais contacter moi
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